dimanche 15 avril 2007

La maison bleue de Margie




La maison de Margie, qui a coûté 75.000$, est aujourd’hui évaluée à 90.000$. « J’ai un prêt sur 20 ans très avantageux. Entre le remboursement du prêt, les assurances et les impôts fonciers, je paie un peu moins de 600$ par mois pour une maison avec trois chambres. Jamais je n’aurais pu trouver une maison à ce prix là ailleurs. » N’importe qui ne peut accéder au logement. Les critères d’Habitat pour l’Humanité ne vont pas sans poser problème pour des musiciens qui ont rarement des revenus stables, encore moins un historique de crédit. Margie fait partie des « privilégiés ».

Née à Washington DC, de parents cubains, elle était agente de voyage dans une vie antérieure. Elle est toujours vendeuse à temps partiel dans un magasin de fringues de La Nouvelle-Orléans. Pour joindre les deux bouts. L’autre bout la passionne davantage. Ecrire des chansons et les chanter. C’est pour ça qu’elle est venue ici il y a deux ans. « J’ai un ami ici qui joue du trombone et m’a dit « Viens, on a besoin de toi »… J’avais un groupe avant même d’avoir un logement ! » Ils devaient tous se retrouver le 9 septembre 2005. Et puis, comme une boule dans un jeu de quilles, Katrina a frappé.

Margie est retournée à Washington deux jours avant, a repris son ancien travail. «Avant même de retourner dans mon appartement d’Uptown le 1er janvier, je savais que rien n’avait survécu. L’eau avait stagné là pendant trois semaines. Je n’avais pas vraiment envie de revenir dans l’endroit où j’avais tout perdu. »

Dans la chambre d’amis, Margie héberge un musicien déplacé. Tous les meubles et appareils ménagers ont été donnés. Tout est neuf, spacieux dans ce quartier déshérité.

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