mardi 17 avril 2007

« Ah ! Encore un autre musicien, pauvre et noir »


On est sur Frenchmen Street, à deux pas du French Quarter, dans un petit resto italien au-dessus d’un club. Je mange des pâtes avec des huîtres assaisonnées au pernod. C’est super bon. La Nouvelle-Orléans, ville à part aux Etats-Unis pour sa culture musicale et sa bouffe. « Katrina a été particulièrement dévastateur pour les musiciens, me dit Denise devant son plat de poisson. Ici, ils peuvent jouer toute l’année dans les clubs. La fermeture de la ville a été terrible pour eux. » Je bouffe, les oreilles grandes ouvertes.

Denise poursuit : « Tu dois savoir qu'ils n’ont pas de reconnaissance ici en tant que musiciens. Aux Etats-Unis, les gens disent « Ah ! Encore un autre musicien, pauvre et noir ». Je ne peux même pas te dire ce qu’apporte pour eux une tournée en Europe. La reconnaissance qu’ils ont là-bas change complètement la façon dont ils se voient. Nous, en tant que producteurs, on voit la différence y compris dans leur façon de jouer. Ils s’améliorent, ils jouent mieux. Parce qu’ils s’estiment enfin. »

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