mardi 17 avril 2007

De Baltimore à La Nouvelle-Orléans


Les Noirs, majoritaires à Baltimore, ne s’assoient plus au cinquième rang des autobus. Mais ils peuplent les autobus bien plus sûrement que les Blancs qui ont en général les moyens de s’acheter une voiture. La ligne de démarcation a glissé, mais elle est toujours là. La ségrégation est morte. Pas le racisme, ni les inégalités.

Je prends le métro en me demandant si je suis censée prendre un transfert pour le train de banlieue… Un type me répond que non, qu’il faut acheter un autre ticket. Il sort son porte-monnaie, au cas où je n’ai pas assez d’argent. Je me marre. Il est black. Ça fait bizarre de voir la vie en noir et blanc. Je ne suis pas habituée. Je ne suis même pas habituée à faire gaffe à l’âge ou au sexe des gens avec qui je parle.

Je suis chez Judith et Jeffrey Kremen, les parents d’une amie, Sarah, que j’ai connue en France. Ils sont cultivés, libéraux (au sens américain du terme), juifs, mais pas religieux. Pour moi, ils sont très européens. Quand Adelaïde, la mère de Judith, cherchait une maison à Washington après la guerre, les bus étaient encore ségrégués. « A l’époque, des règlements attachés à la terre interdisaient de vendre à des Noirs ou à des Juifs », me dit Judith. Elle est historienne, incollable sur beaucoup de sujets. C’est la fille de sa mère, Adélaïde, 94 ans, toujours bon pied bon œil, qui lit le journal tous les jours et est au courant de tout ce qui se passe dans le monde.

Aucun commentaire: