Cheveux longs, moustache tombante, lunettes rondes, aussi balaise qu’un sandwich SNCF, le conducteur a un physique à
Denise me présente. Willy Deville s’appelle en fait Mickey. Ou Slewfoot. Ou encore Daniel McLaughlin d’après son état-civil. Sa compagne de scène et de vie s’appelle Cary Bee, ma fournisseuse officielle de liqueur. Il est guitariste et harmoniciste. Elle est bassiste. Ils ont fait Blues Passions l’été dernier, ont adoré et m’accueillent comme s’ils me devaient une faveur, alors que pour la première fois depuis quatre ans, je n’étais pas à Cognac cet été là.
Cary a les dents de devant toutes croches. Elle a été agressée il y a un mois, est tombée tête en avant sur le trottoir. Cary me lance : « Je suis contente que tu sois française. L’Amérique est si pourrie. Ici, si tu n’as rien, tu n’es rien. Il y a les have et les have not. » Pas besoin d’être devin pour savoir que Mickey et Cary font partie des have not, de ceux qui n’ont rien, ou pas grand-chose. Ils n’ont pas, mais ils me plaisent déjà.
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