lundi 16 avril 2007

Devastation Tour


On change de bar. Il y a moins de lumières, moins de gens. Mais le Gentlemen est aussi glauque. On change à nouveau pour le Big Daddy. Il y a des mecs surtout, quelques filles aussi qui glissent des dollars entre les cordons des strings. Les musiciens qui jouent dans les rues autour se font sans doute moins de pognon. C’est désespérant. Un type à lunette, un billet dans la bouche, fourre son nez entre les cuisses d’une danseuse. Je suis dans le dernier sous-sol de l’humanité, celui qui attire les gens sans imagination, les gens pour qui un nichon tient lieu de fantasme, les gens qui n’ont pas la chance de connaître le plaisir que procure un minimum de mystère. J’entends Al Green chanter Let’s stay together, comme un truc complètement décalé. J’ai envie de pisser. Les vestiaires des stripteaseuse sont dans les toilettes des filles, comme un ultime manque de respect.

Je me sens comme ces touristes voyeurs qui font le tour des ruines de Katrina dans des bus. Un Devastation tour, c’est un peu ce que je suis en train de faire en ce moment.

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