dimanche 15 avril 2007

L'histoire vraie d'Earl et Katrina


Au retour, on s’arrête dans un buffet chinois sur le bord de la route. Pour les musiciens qui m’entourent, le canard laqué est comme une madeleine de Proust. C’est dans un buffet chinois en Caroline du Nord que mes trois compagnons se sont retrouvés après Katrina.

Earl me raconte son histoire. « Tu verras, c’est un vrai film », m’a dit Denise la semaine dernière. Earl est resté une dizaine de jours dans la ville après l’ouragan. Dans son appartement près du Garden District, dans un quartier qui a gardé les pieds au sec. S’il est resté malgré les consignes d’évacuation, c’est qu’il avait des engagements dans les bars… et besoin d’argent.

« Tu sais, les ouragans ici, on est habitué, ça ne nous empêche pas de continuer à faire la fête. Mais là, quand j’ai terminé le dernier concert, je me suis rendu compte qu’à part dans les bars, la ville était vide. Les magasins étaient fermés, les stations-service aussi et je n’avais pas d’essence dans ma voiture… Je n’avais pas le choix, je suis resté. »

La situation des gens restés dans la ville a été abondement commentée dans les journaux à l’époque. L’histoire d’Earl est pourtant hallucinante.

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