lundi 16 avril 2007

« Ils avaient peur que je leur vole LEUR Noir ! »


En route, Slew me raconte l’histoire de Big Boy Henry, le bluesman qui figure sur un vieux calendrier dans la cuisine. « Il est né le même jour et la même année que mon père. En fait, il était comme un père pour moi. On a joué ensemble. On a traversé des moments durs ensemble. C’était bien avant la renaissance du blues dans les années 80. »

Né dans le Maryland, élevé à Hawaï, Slew a commencé par jouer de la soul, en reprenant Otis Redding, Wilson Picket. «D’une certaine façon, je suis plus noir que blanc. Je viens d’un milieu pauvre irlandais, j’ai fait de la prison, j’ai connu pas mal de galères… A l’époque, on ne jouait que dans des bars noirs, un peu crasseux, qui n’attiraient pas l’attention… Dans les années 80, quand il y a eu ce gigantesque blues revival, j’ai été dégoûté de voir des petits blancs utiliser des Noirs pour faire plus vrais, plus authentiques. Pour certains, j’étais comme une menace parce que j’étais proche de ces musiciens et que je ne réclamais rien d’eux. Ils avaient peur que je leur vole LEUR Noir ! Tu sais, ça c’est du racisme. These people are full of shit.»

Le blues n’est pas épargné par les clivages raciaux. Ça fait longtemps que Slew n’a pas abordé ces questions. Il n’est plus aussi en colère qu’avant.

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