mardi 17 avril 2007

Bourbon Street, un mythe qui a vécu


On n’erre pas dans le French Quarter (le Vieux Carré) comme on erre au nord de Canal Street. Dans Bourbon Street, je croise des touristes avec des tee-shirts Mickey, passe devant des enseignes de femmes aux seins nus, suis assaillie par des néons et une musique agressifs. Bourbon Street est comme ses mythes qui ont vécu et ne vivent plus. Un piège à touristes. Le pire, c’est que tout le monde le sait et que tout le monde y va.

1 commentaire:

Pierre-A. a dit…

Oui, le tourisme a ceci d'effrayant qu'il permet d'incarner des mythes, de les rendre palpables, enfin je veux dire : rentables. Le tourisme nous fait passer de l'imaginaire au trop réel, du fantastique au banal. Il bétonne, il aménage le mythe, il lui met de belles lumières et des panneaux publicitaires clinquants, il sécurise le périmètre, pose des boutiques modernes et force le trait - il pousse le mythe à fond, jusqu'à ce qu'il éclate comme une baudruche. Pour aguicher le peuple nomade des bermuda-tongs, le mythe doit suinter de partout. C'est comme ça que les mythes s'effacent doucement, parce qu'un mythe c'est parfois dangereux, sale, sordide, en tout cas c'est une chose, une expérience aux contours imprécis... c'est baroque, quoi. Avec le tourisme,les mythes deviennent de simples noms, des marques parmi d'autres, un prétexte à marketing. Un attrape-couillon.

Si je vais un jour à New Orleans, j'y passerais peut-être, malgré tout... pour constater par moi-même... ou pour me faire piéger à mon tour...

J'aime bien votre blog, au fait.